Umphang, au petit matin.
Le
trajet Mae Sot-Umphang en taxi collectif ne coûte que cent vingt bahts, soit
moins de trois euros pour avoir la chance de parcourir mille deux cent dix-neuf virages
avec possibilité de régurgiter le repas du matin sur son voisin d’infortune. J’ai
cru un instant, vu ma position de touriste occidental, que j’allais hériter du
siège situé à côté du conducteur. Malheureusement pour moi, un vieux bonze se
rend également à Umphang et son statut de religieux lui octroie de facto la place que je convoitais. Je
partage l’arrière du taxi avec neuf autres passagers, lesquels se demandent
pourquoi l’Américain qui voyage avec
eux, le portefeuille débordant de dollars de par sa condition… d’Américain, ne
loue pas une voiture climatisée avec chauffeur pour rejoindre Umphang, encore un radin, cet Amerloque ! Des
dizaines de cabas remplis de produits cosmétiques divers encombrent l’étroit
couloir séparant les deux banquettes à l’arrière du taxi. Je me dis que si tout
le monde vomit, on pourra toujours éponger la gerbe avec du talc parfumé et
vider les tubes de dentifrice dans nos bouches puantes.
Extrait de la nouvelle Jam, mon amour tiré du recueil Thaïlande guili-guili de Cyril Namiech (à paraître prochainement aux éditions GOPE)
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