Nous ne sommes pas dans une galerie d’art contemporain new-yorkaise. Certes, cette installation possède un fort potentiel artistique et ravirait un grand nombre de critiques d’art contemporain. En fait, nous sommes à Bangkok dans l’arrière salle d’une petite épicerie située au kilomètre 4 de l’avenue Raminthra. Exceptionnellement, la télévision est éteinte. Quelle heure peut-il bien être ? Au mur, les deux horloges au style résolument kitsch, semblent ne pas être d’accord. L’une affiche crânement les dix heures, alors que l’autre, visiblement moins combative, affiche cinq heures de moins. Après tout, qu’il soit cinq heures ou dix heures, peu importe, ma seule préoccupation du moment étant de trouver des toilettes. Les litres de bière Chang ingurgitées en compagnie de Pi Lek, mon revendeur attitré d’amulettes protectrices, ont rempli ma vessie. Dorénavant, il y a urgence : «Hong nam you tinaï khap?» je demande. (Où sont les toilettes?). Comme unique réponse, je recueille un insolent «Coucou ! Coucou !» Il est cinq heures, Bangkok se noie…
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