Nous
pleurons. Il y a encore quelques heures, nous étions en Thaïlande – certains agrippés
aux nichons d’une fille, d’autres à siroter une bière en présence de celle à
qui on a promis de revenir le plus vite possible, et d’autres, enfin, à prier
Bouddha, Jésus ou Allah pour qu’un nuage de cendres dégagé par l’éruption
soudaine d’un volcan entraîne la fermeture de l’espace aérien et leur octroie de
facto une semaine supplémentaire au pays du sourire. Nous nous
appelons John, Otto, Pablo, Akim, Jacek, Philippe ou Massimo. Nous sommes
originaires d’Europe, d’Amérique et d’ailleurs. Nous sommes venus en Thaïlande
pour :
a)
profiter du soleil, de la mer et du sable chaud – avec, bien sûr, le sexe qui
va avec ;
b)
trouver l’amour – avec, bien entendu, le sexe qui va avec ;
c)
faire blanchir nos dents à un prix défiant toute concurrence pour, ensuite,
distribuer des sourires à la pelle dans les bars et les discothèques de Ko
Samui ;
d)
participer à un séminaire sur l’affaissement des sols argileux de la capitale
thaïlandaise – un prétexte comme un autre pour coucher avec une jeune et jolie
autochtone ;
e)
avoir autre chose qu’un club de football à aimer – et faire l’amour à cette
autre chose autrement qu’en vociférant : « Paris, Paris, on
t’encule ! »
Notre
Boeing est en pleurs. Il pleut des larmes au-dessus de la Birmanie, de l’Inde,
du Pakistan, de l’Ukraine… tous ces pays que nous survolons sur la route du
retour et que nous irriguons de nos larmes d’amour, lesquelles, à la différence
des polos, des montres ou des jeux vidéo qui remplissent nos valises, ne sont pas
contrefaites.
Extrait de la nouvelle Nos chéries nous attendent, du recueil Thaïlande guili-guili écrit par Cyril Namiech (à paraître début 2013 aux éditions Gope)
Le meilleur plan pour rencontrer des Thaïlandaises
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