Le salon principal de la maison de Jim Thompson est le parfait exemple de l’influence occidentale sur l’architecture thaïe (Photo courtoisie Musée Jim Thompson)
En visitant la maison de Jim Thompson, on a l’impression de s’immiscer dans la vie de quelqu’un qui vient juste de partir. Le fameux "roi de la soie thaïe", cet ancien agent des services secrets américains que les tisserands de Baan Khrua ont surnommé Nai-hang (le commerçant), a pourtant disparu dans la jungle malaise en mars 1967. Il a laissé derrière lui une formidable collection d’objets d’art asiatiques, dont la plupart est exposée au musée, ainsi que les prémisses d’un empire commercial fondé sur l’exportation de la soie thaïe.
Il vaut mieux arriver le premier pour profiter de la quiétude du musée Jim Thompson. Niché au fond du Soi 2 Kasemsan du boulevard Rama I, à deux pas du National Stadium, la grande maison de style thaïe adaptée par un Occidental vaut vraiment le coup d’œil. En passant le porche, on se retrouve plongé dans un jardin luxuriant, d’un vert profond, relevé ça et là par des bâtiments rouge carmin.
Des habitudes occidentales dans une maison thaïe
Après avoir exploré le rez-de-chaussée habituellement aménagé en cuisine mais que Thompson avait transformé en terrasse, on accède à l’étage qui est en fait la jointure de trois maisons d’Ayutthaya. Un plafond a été construit pour cacher l’intérieur de la toiture et le mur du salon a été retourné. Les hôtes profitent ainsi des frises sculptées sous les fenêtres habituellement à l’extérieur du bâtiment. Dans les pièces remarquables, de nombreux bouddhas sont nichés dans les murs du salon et du bureau. Deux lions khmers importés d’Angkor surveillent le seuil et un important vaisselier de porcelaine Benjarong (cinq couleurs) a pris place dans l’aile ouest.
La maison regorge aussi d’objets insolites. Parmi eux, un petit chat en porcelaine posé sur une coiffeuse et une grenouille en émail… Leur utilité est dévoilée pendant la visite par la guide francophone. Le café du musée mérite aussi le détour : il n’y a rien de plus agréable que de s’installer en terrasse, les pieds quasiment dans le grand bassin aux carpes japonaises…
Caroline Tronche (www.lepetitjournal.com - Bangkok) Vendredi 31 août 2007
Infos pratiques
Ouvert tous les jours de 9h à 17h, dernière visite à 16h30. 100 bahts/adulte, 50 bahts jusqu’à 25 ans. www.jimthompsonhouse.com Tel : 02 216 73 68.
Pour fêter le centenaire de la naissance de Jim Thompson, Navin Production a publié en 2006 Perdu dans la ville. Avec cette bande dessinée en quatre volumes et disponible en français dans la boutique du musée, Navin Rawanchaikul imagine le retour du maître des lieux à Bangkok, 40 après sa disparition. Ses dialogues sont fortement inspirés du quotidien thaï et les dessins de Nikorn Karikarn sont l’occasion pour le lecteur averti de resituer les lieux les plus connus de la Cité des Anges. Perdu dans la ville est facile à lire et permet d’aborder l’histoire et la culture de la Thaïlande à travers les yeux du vieillard qui tente de retrouver sa maison.
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