Arthur est un être attachant. Il habite avec ses chagrins au Nord de Paris. Il descend me voir deux fois par semaine pour glisser sa langue entre mes fesses. Ça l’aide à mieux traverser les jours. Arthur dit que mon trou du cul, qu’il ne cesse d’examiner sous toutes les coutures, apporte un peu de couleur à la noirceur de son existence.
Parce qu’il a le visage du soleil, ton cul est yang, sans coup férir j’y mets la langue, ton cul est frère de l’arc-en-ciel, gardien des coulées éternelles, sphinx, terre et rose érogènes, ton cul c’est mon bol d’oxygène.
Arthur aime aligner les mots sur les pages de mon cahier de comptes. Des mots que je ne comprends pas toujours mais qui, de par leur musique, me font chaud au cœur. Des mots qui volent la vedette aux nombres à deux ou trois chiffres que j’inscris régulièrement sur les feuilles de mon livre d’or. Arthur répète souvent que je suis son unique soleil. Hors de ma camionnette, dit-il, le monde cesse d’exister ; c’est la nuit éternelle. Je lui conseille souvent de se rendre en Thaïlande. Là-bas,au Pays du sourire, le soleil est présent partout. Il brille autant le jour que la nuit. On le trouve à tous les étages, à chaque coin de rue, sur chaque visage, dans chaque assiette, sur l’oreiller, au bout des doigts, sous les nuages, dans les tiroirs, sur toutes les lèvres. Du soleil, en Thaïlande, il y en a plein à revendre. En ce lieu, pour la modique somme de trente euros, soit l’équivalent d’un quart d’heure passé avec Chattaya dans sa camionnette, tu couches la nuit entière avec le soleil. C’est bon marché et sans zone d’ombre, very sheap, good quality. Mais Arthur ne veut rien savoir. Il dit puiser assez de lumière dans mon cul pour ne pas s’éteindre et poursuivre sa route à travers les jours. Arthur est mon client le plus fidèle.
Chattaya
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