Monsieur Jules s’était fait bel homme. Il portait une chemisette jaune 100% Thai silk, un pantalon à pinces beige – du genre facile à vivre – ainsi qu’une paire de boots imitation cuir avec fermeture Eclair sur le côté.
– Handsome man ! Handsome man ! hurlèrent les copines.
C’est vrai qu’il était magnifique, mon homme !
– You very good looking, tonigth. » lui glissai-je à l’oreille.
Le vieil homme posa ses lèvres sur ma joue. Il sentait bon l’after-shave. J’enlaçai sa taille de toute mes forces en cherchant à faire décoller ses pieds du sol: « Voulez-vous danser, grand-père ? » Un petit sourire étira ses lèvres.
– Porom pom pero pero, libéra sa bouche.
Monsieur Jules affichait une mine resplendissante. Il m’avait réservée pour trois jours et semblait très enthousiaste à l’idée que je lui serve de guide. Il avait grassement payé la mamasang pour cela. Il ne me restait plus qu’à lui faire voir du pays : « Et si on commençait par gravir les 300 marches menant au monastère du Doï Suthep ? »
Je fus surprise d’entendre le portier de l’Ambassador converser en français avec Monsieur Jules. Où avait-il bien pu apprendre le français, celui-là ?
– En côtoyant les clients de l’hôtel, me confia le portier.
Couchait-il avec les clients ?
– Je parle aussi anglais, poursuivit-il. Je connais également quelques mots d’arabe et d’allemand. Je sais aussi dire Voulez-vous une jolie fille pour la nuit ? en japonais.
– Et le vieux, dans tout ça, il est quoi ?
– Français, me glissa le portier.
Chattaya
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