jeudi 19 juin 2008

Des toilettes réservées aux travestis dans une école thaïlandaise

Associated Press

Bangkok

Un école de la Thaïlande rurale vient d'inaugurer des toilettes pour travestis, réservés aux jeunes garçons qui viennent en cours habillés en filles.


L'établissement Kampang (province de Sisaket, dans le nord-est de la Thaïlande) avait en effet réalisé une étude au dernier trimestre montrant que plus de 200 des 2600 élèves se considéraient comme «transgenre», explique son directeur, Sitisak Sumontha.

Au retour des vacances en mai, l'établissement a donc dévoilé de nouvelles toilettes unisexes, portant comme symbole une silhouette coupée en deux, pour moitié un homme dessiné en bleu, pour l'autre une femme en rouge. Il est indiqué en-dessous «toilettes pour travestis».

Une nouveauté saluée par trois étudiants, venus se repoudrer le nez et s'épiler les sourcils au passage. «Ça me fait tellement plaisir», confie Vichai Sangsakul, qui porte une petite coupe courte ébouriffée agrémentée d'une barrette rose. «Cela fait mauvais genre d'aller dans les toilettes des filles. Que penseraient les gens?», a-t-il expliqué sur la nouvelle chaîne thaïlandaise PBS.

Si les régions rurales de Thaïlande restent très conservatrices sur bien des points, l'initiative de l'école Kampang reflète un autre aspect de la société thaï: sa tolérance vis-à-vis de la très visible communauté transgenre, qui regroupe travestis, transexuels ou hermaphrodites.

«Ces étudiants pourront aller aux toilettes tranquillement sans avoir peur qu'on les regarde, qu'on se moque d'eux ou qu'on les pelote», souligne le directeur de l'établissement. Les «katoey», nom thaïlandais des transgenres, qui choisissaient les toilettes pour filles mettaient mal à l'aise certaines élèves et ceux qui allaient chez les garçons se faisaient souvent harceler ou agresser, explique-t-il.

Les élèves «n'ont pas de problèmes avec les travestis mais aller dans les mêmes endroits privés, comme des toilettes, les rend mal à l'aise», dit-il. «Même si les jeunes travestis se comportent de façon encore plus féminine que les jeunes filles, leur anatomie reste celle d'un garçon».

Pour lui, ce concept des toilettes pour travestis répond à un besoin croissant dans les établissements scolaires et universités thaïlandaises.

Kampang n'est pas le premier établissement à installer de telles toilettes, même si son directeur pense qu'il s'agit d'une première dans le secondaire. En 2003, un institut technique de 1500 étudiants de la province de Chiang Mai avait installé des petits coins du «Lotus rose» pour ses 15 élèves travestis.

Et le ministère de l'Éducation a récemment annoncé un recensement du nombre d'étudiants transgenres dans les universités du pays afin d'envisager des toilettes ou des dortoirs séparés.

Les «katoey» apparaissent régulièrement à la télévision dans les séries, et dans tout Bangkok, travaillent dans les grands magasins au rayon produits de beauté, dans les restaurants à la mode, dans des bureaux, mais aussi dans le milieu de la prostitution. La Thaïlande organise également des concours de beauté transgenre.


Source : www.cyberpresse.ca

1 commentaire:

jean-marc a dit…

il faut faire la différence entre travestis et transsexuelles. Les transsexuelles ou ladyboys telles qu'on les appelle en asie ne sont pas des travestis ils féminisent leur corsp bien souvent grâce à des traitements hormonaux donc c'est donc assez différent que les travestis qui sont assez grotesques