samedi 16 juin 2012

Au pays du matin calme

Umphang, au petit matin.

Le trajet Mae Sot-Umphang en taxi collectif ne coûte que cent vingt bahts, soit moins de trois euros pour avoir la chance de parcourir mille deux cent dix-neuf virages avec possibilité de régurgiter le repas du matin sur son voisin d’infortune. J’ai cru un instant, vu ma position de touriste occidental, que j’allais hériter du siège situé à côté du conducteur. Malheureusement pour moi, un vieux bonze se rend également à Umphang et son statut de religieux lui octroie de facto la place que je convoitais. Je partage l’arrière du taxi avec neuf autres passagers, lesquels se demandent pourquoi l’Américain qui voyage avec eux, le portefeuille débordant de dollars de par sa condition… d’Américain, ne loue pas une voiture climatisée avec chauffeur pour rejoindre Umphang, encore un radin, cet Amerloque ! Des dizaines de cabas remplis de produits cosmétiques divers encombrent l’étroit couloir séparant les deux banquettes à l’arrière du taxi. Je me dis que si tout le monde vomit, on pourra toujours éponger la gerbe avec du talc parfumé et vider les tubes de dentifrice dans nos bouches puantes.   
Extrait de la nouvelle Jam, mon amour tiré du recueil Thaïlande guili-guili de Cyril Namiech (à paraître prochainement aux éditions GOPE)

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