vendredi 14 décembre 2012

Je m’appelle Ploy. J’ai 29 ans. Je suis thaïlandaise.

Ploy, 29 ans, fleuriste

Nuch et Tip, mes deux amies, ne veulent plus entendre parler des hommes thaïs. Elles leur reprochent d’être infidèles, égoïstes et si peu romantiques. C’est la raison pour laquelle elles se sont inscrites sur thailovelinks.com, un site permettant de mettre en relation des filles thaïlandaises avec des hommes du monde entier, et notamment des Occidentaux réputés pour leur galanterie. Pour ma part, c’est toujours moi qui ai quitté mes petits copains thaïs. Je ne peux donc pas dire de mes compatriotes masculins qu’ils sont tous volages et inconstants. Je dirais plutôt qu’ils sont immatures et manquent trop souvent de personnalité. Par contre, là où je rejoins mes deux amies, c’est quand elles affirment que les hommes thaïs ne sont pas très romantiques. Qu’aucun d’entre eux ne m’offrent des fleurs, je veux bien le comprendre. Avoir une petite amie qui travaille dans le plus grand marché aux fleurs de Thaïlande et manipule chaque jour des roses, des orchidées et du jasmin n’encourage pas à l’achat de fleurs. Néanmoins, mes différents chéris auraient pu m’inviter à bord d’une ancienne barge à riz restaurée et aménagée en un superbe petit vaisseau d’amour pour un dîner-croisière aux chandelles sur les eaux calmes du fleuve Chao Phraya… ou tout simplement m’écrire un poème d’amour. Le temps est donc venu pour moi d’élargir mon champ d’investigations amoureuses – et de me laisser séduire dans une langue étrangère. À propos, comment dit-on j’ai soif d’amour, en anglais ?
(Extrait de la nouvelle Un jour mon prince viendra du recueil Thaïlande guili-guili de Cyril Namiech - Editions Gope) 

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