mardi 19 juin 2007

Blissfully yours

Salué par la critique à Cannes, réputé pour son massage X, Blissfully yours est un film étrange, électrique et contemplatif, réalisé par le jeune prodige indépendant du cinéma thaï Apichatpong Weerasethakul.


Blissfully yours
(Thailande, 2002, 124mn)
Réalisateur: Apichatpong Weerasethakul
Auteur: Apichatpong Weerasethakul
Image: Sayombhu Mukdeeprom
Montage: Lee Chatametikool
Production: Anna Sanders Films, Kick the Machine, La-ong Dao
Producteur: Eric Chan, Charles de Meaux
Son: Lee Chatametikool, Teekadet Vucharadhanin
Avec: Kanokporn Tongaram , Min Oo , Jenjira Jansuda


Min, un immigré clandestin birman, a des plaques sur la peau. Dans un dispensaire de Bangkok, il est examiné par une femme médecin. Sa petite amie Roong et une femme plus âgée, Orn, répondent pour lui aux questions de la doctoresse. La consultation terminée, Orn demande à cette dernière un certificat d'aptitude au travail pour Min. Mais elle refuse de le lui délivrer...

Massage thaï

Pour ceux qui l'ont vu à Cannes en mai 2002, où il était présenté dans la section "Un certain regard", Blissfully yours a été une expérience inoubliable, renversante. Les critiques n'ont pas manqué de souligner l'arrivée tardive du générique de début et de pointer l'érotisme débordant de la deuxième partie, notamment la scène de masturbation de Min. Cette séquence est devenue en quelque sorte "ce dont tout le monde parle" à propos de Blissfully yours. À travers son dispositif (le désir filmé de bout en bout, jusqu'à l'extase, jusqu'au bliss - le bonheur suprême), Apichatpong Weerasethakul, réalisateur et vidéaste, capte un bloc de durée vraie : la quintessence du cinéma. Mais il serait dommage de réduire le film à cette scène. Car pendant tout le film, la caméra et le montage se font oublier et le réalisateur fait vibrer le temps qui passe.

Chaque scène nous éclaire sur l'intimité des personnages, qu'il s'agisse de la visite chez le médecin, de l'énigmatique fabrication d'une crème pour la peau, du passage à l'usine de Roong, etc. Épure sur le plan narratif (même si on devine des histoires sous-jacentes), Blissfully yours enchaîne ce qui ressemble à de longs plans séquences, fluides et légers, et contemple les liens qui se créent "naturellement" entre les acteurs. Oscillant entre le documentaire et la fiction, entre l'installation vidéo et le dépliant touristique, ce film étrange invite le spectateur à pénétrer au plus profond d'une forêt colorée (au sens littéral et symbolique) et à faire l'expérience de l'aube/du crépuscule heureux/malheureux du désir.

source: www.arte.tv


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