mardi 9 octobre 2007

Tourisme médical en Thaïlande

Le tourisme médical est une vraie industrie en Thaïlande. Des patients viennent du monde entier spécialement pour se faire soigner pas cher dans les luxueux hôpitaux ultramodernes du pays. Un phénomène qu’il convient néanmoins de relativiser


(Photo Bangkok Hospital)


Le tourisme médical est devenu une industrie à part entière en Thaïlande : le Royaume a accueilli plus d'un million de touristes "médicaux" en 2006 pour un chiffre d'affaire estimé à 36,4 milliards de bahts (environ 1 milliard de dollars). La clientèle afflue du monde entier, surtout en provenance des pays anglo-saxons (États-Unis, Canada, Australie), et aussi, depuis septembre 2001, des pays du Golfe persique pour qui l'obtention d'un visa pour les États-Unis est devenue problématique.


Des prix attractifs grâce au faible coût de personnel et… d’assurance
Les grands hôpitaux de Bangkok, comme le Bumrungrad ou le Bangkok Hospital, n'ont pas grand chose à envier aux hôpitaux français ou américains : la différence de prix ne vient pas de l'équipement mais du coût du personnel et des assurances. Si aux États-Unis, 70% des frais d'hospitalisation proviennent des coûts de personnel, en Thaïlande, ces derniers représentent rarement plus de 15%.
En ce qui concerne les assurances, la différence est encore plus importante : un chirurgien américain doit consacrer environ 100.000 dollars par an aux assurances, contre 200 dollars pour son équivalent thaïlandais. La contrepartie à cela est qu’en cas de problèmes graves, le recours en justice sera compliqué et l'indemnisation sans rapport avec les sommes obtenues en Europe ou aux États Unis. Pas facile d'obtenir des données précises sur les “zones grises” du tourisme médical, comme les indemnisations ou les procédures en cas de faute. L’hôpital Bumrungrad affirme néanmoins que le nombre de cas litigieux ne dépasse pas une dizaine par an.


Les Etats-Unis, un marché prometteur
L'hospitalisation en Thaïlande n'est pas seulement moins chère. Elle permet aussi de s'affranchir des files d'attente qui plombent souvent les systèmes de santé occidentaux. Au Canada, le délai pour une intervention chirurgicale (prothèse de la hanche par exemple) peut atteindre un an, alors qu'en Thaïlande il se compte en semaines.
En 2006, le Bumrungrad a accueilli à lui seul près de 40.000 patients en provenance des États-Unis, marché qui s'annonce le plus prometteur. La clientèle américaine est la première visée pour des raisons évidentes : 46 millions d'Américains vivent sans assurance médicale.
Pour le moment, la clientèle française est limitée à trois type de prestations, non remboursées par la Sécurité sociale : les soins dentaires, la chirurgie des yeux (opération de correction de la myopie), et la chirurgie esthétique. Sur ce type d'intervention, la Thaïlande est de 50 à 70% moins chère. Certains tours opérateurs proposent déjà des séjours "dentaires" qui combinent une partie touristique avec un passage dans une des grandes cliniques dentaires de Bangkok.


Olivier LANGUEPIN. (www.lepetitjournal.com Bangkok) mardi 9 octobre 2007


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