vendredi 7 décembre 2012

Le gros zizi noir


  Thaïlande guili-guili

Jam et moi marchions sur une plage – comme dans la chanson de Joe Dassin. C’était l’hiver, un hiver où il faisait chaud. Maya Bay, sur la petite île de Phi Phi Lee, bien que déjà connue dans le monde entier pour être l’une des plus belles plages du monde, était propice aux robinsonnades : il était possible de s’y prélasser en couple, de prendre un bain en amoureux, de n’être entourés que de sable chaud, d’eau turquoise et de falaises vertigineuses sans qu’aucun fan de Leonardo DiCaprio ne vienne pourrir l’ambiance. Jam, baignant dans son rêve de petite fille, m’avait demandé de lui ramener une langouste. J’avais enfilé mon masque de plongée, m’étais équipé d’un coquillage en forme de couteau et lui avais promis de lui offrir la langouste de ses rêves. Sous l’eau, le sable était tapissé de concombres de mer. Je nageais au milieu d’un cimetière de pénis africains. Aucune langouste grillée au basilic à harponner. Tant pis, me dis-je, j’offrirai un légume d’amour à ma princesse chérie. À la vue du gros zizi noir sorti du fond des océans, Jam s’était mise à rire, à rire, à rire – c’était aussi cela, notre histoire d’amour, de belles et franches parties de rigolade. Toujours est-il qu’à défaut de langouste, en ce jour du 13 janvier 1991, veille de ses 18 ans, Jam a mangé du zizi toute la nuit. 
(extrait de la nouvelle Jam, mon amour tirée du recueil Thaïlande guili-guili de Cyril Namiech, à paraître en janvier 2013 aux Editions Gope)

Maya Bay

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